Passant
une vie solitaire à errer dans les montagnes chinoises, le grand panda
est longtemps resté inconnu de l'Occident. Aujourd'hui, ce mangeur de bambous
emblème du WWF fait malheureusement partie des animaux en voie d'extinction
et sa survie est de plus en plus menacée...
Fiche
d'identité du grand panda
 | Nom
latin : Ailuropoda melanoleuca Famille : Ursidés
(famille des ours) Ordre : Carnivores Classe : Mammifères Taille
: tête & corps : 1,20 m à 1,50 m ; queue : 12 à 13
cm Poids : mâle : 75 à 160 kg ; femelle : 10 % à
20 % en dessous du poids du mâle Répartition : Chine (6
montagnes dans 3 provinces : le Shaanxi, le Gansu et le Sichuan) Habitat
: montagnes boisées avec sous-bois de bambous ; 5 900 km2 Régime
alimentaire : Herbivore, ne mange pratiquement que des bambous Espérance
de vie : 5-6 ans (estimations)
| Longévité
potentielle : de 20 à 30 ans Effectifs ; tendances : 1 000
grands pandas ; en baisse Statut (protection) : intégralement
protégé. | |
Le
grand panda à la loupe
Ce
n'est pas pour rien que le WWF (Fonds Mondial pour la nature) a choisi notre ami
le panda comme logo : sa bouille ronde, son allure d'ours en peluche et son pelage
au contraste noir et blanc, tout cela en fait un parfait emblème.
Regardons
ce mangeur de bambous d'un peu plus près !
Le
panda est un animal assez trapu et bas sur pattes.
 | Son
pelage noir et blanc est court et bien fourni. Les poils ont d'ailleurs une longueur
variant de 3 à 10 cm selon la région du corps et permettent ainsi
au panda de se protéger du froid. Et ce n'est pas tout ! Une sécrétion
huileuse joue le rôle d'imperméable et protège donc le panda
de la pluie qui abonde, ainsi que de la neige qui tombe fréquemment dans
les forêts en altitude. La fourrure du panda est d'un blanc allant vers
le jaune. Les poils noirs se trouvent autour des yeux, sur les oreilles, sur la
poitrine, les épaules, les deux pattes avant et les deux pattes arrière.
Grâce à cette couleur au contraste prononcé, le panda peut
se cacher dans la pénombre offerte par les sous-bois de bambous des forêts
chinoises. |
La
tête de notre ami herbivore est ronde, courte, large et massive. Cependant,
aucune expression ne peut se lire sur le visage du grand panda : celui-ci ne bouge
pas ses babines ni ses oreilles lorsqu'il est en colère. Les
yeux de l'animal sont entourés de deux grosses taches noires et sont ainsi
difficiles à voir. La pupille, elle, est exactement comme celle des chats
: fendue verticalement, ce qui donne l'explication au nom chinois du grand panda
: daxiongmao, ou ours-chat géant ^-^ |  |
Le
régime herbivore du panda a façonné ses mâchoires et
ses dents : les mâchoires possèdent de puissants muscles masticateurs
pour mieux mâcher le bambou. Les dents sont au nombre de 40 et ressemblent
plus à celles d'un herbivore qu'à celles d'un ours. En effet, les
molaires et les prémolaires sont les plus larges et les plus puissantes
de tous les carnivores, elles sont de type broyeur.
Si
les dents du panda se sont adaptées à son alimentation particulière,
l'estomac, lui, n'est pas celui d'un mangeur de végétaux pur et
a donc du mal à digérer les tiges de bambous qui sont trop sèches.
L'oesophage du panda est tapissé d'une couche de corne résistante
et l'estomac est fait de parois épaisses et musculeuses qui le protègent
des éclats pointus des tiges de bambous qui, sinon, pourraient lui transpercer
l'estomac.

Autre
particularité, les griffes : elles sont acérées et recourbées,
constituant des armes mortelles, et ne se rétractent pas. Au bout des pattes
avant, on note la présence d'un étrange 6ème doigt. Celui-ci
est mobile et opposable aux 5 autres doigts situés juste au-dessus, il
sert en quelque sorte de pouce. Il s'agit en fait du prolongement d'un petit os
recouvert d'un coussinet. Grâce à ce pouce, le panda peut mieux saisir
les tiges de bambous sans les laisser glisser, ainsi que les éplucher.
Evidemment,
les pattes ne servent pas qu'à ça ! Le grand panda a l'habitude
de marcher la tête basse (démarche type des plantigrades), il trotte
parfois mais il est rare qu'il se mette à galoper, surtout dans l'habitat
dans lequel il vit, parmi les bambous !
Un
peu d'Histoire !
D'anciens
textes chinois, écrits il y a plus de 3 000 ans, font mention du grand
panda. Deux des plus anciens connus
: le Livre de l'Histoire et le Livre des chants, datant de 1666 à 711 avant
notre ère, lors de la dynastie Chou, font mention d'un animal représentant
certainement le grand panda : son nom n'étant pas le même, mais les
descriptions correspondant bien. D'autres livres ultérieurs le dépeignent
comme un gros ours noir et blanc à la fourrure appréciée
et le panda a manifestement été très rare. Seuls les personnages
importants de cette époque en possédaient un. Certains écrits
racontent même que le panda est un animal mangeant des bambous... et du
métal ! Cette curieuse remarque doit venir du fait que certains pandas
se sont parfois introduits dans des villages montagnards et qu'ils ont été
vus en train de lécher les marmites ! | |
Les
habitants des montagnes du côté oriental du plateau tibétain
connaissent également le panda depuis bien longtemps.
Sa fourrure noire
et blanche est restée pendant des siècles un cadeau royal.
C'est
donc au XIXè siècle, lorsque la Chine s'est ouverte à l'Occident,
que l'ours chinois a été découvert grâce à un
explorateur jésuite français : le père Armand David. Ce missionaire
et naturaliste est devenu, le 11 mars 1869, le premier Européen à
voir une peau de panda. Il s'est procuré, peu de temps après, un
animal mort et l'a envoyé au Muséum d'histoire naturelle de Paris,
où le panda a officiellement été décrit en 1872.
 | Encore
un peu plus tard, dans les années 1980, la recherche en biologie moléculaire
classe enfin le grand panda dans une famille : la famille des ursidés,
en précisant que cet animal s'est très tôt différencié
des autres ours. Notre
ami mangeur de bambous est donc apparu entre 3 et 12 millions d'années,
époque pendant laquelle son territoire recouvrait presque toute la Chine
orientale, allant de Pékin jusqu'au Nord de la Birmanie. A cette époque,
il devait même exister une deuxième espèce de panda, plus
petite que celle de maintenant. C'est grâce aux restes fossiles retrouvés
et aux documents historiques que la régression du grand panda a pu être
reconstituée jusqu'en 1957, année où les premières
mesures officielles de protection ont été prises. |
De
1963 à 1983, 12 réserves ont alors été crées
dans les six massifs montagneux chinois encore habités par le panda. Leur
surface totale recouvre 29 500 km2, mais seulement 20 % est vraiment habitable
par le panda, soit 5 900 km2. En effet, ne comptent pas les zones cultivées,
déboisées, sans bambous et les hauts sommets. Les estimations se
portent entre 150 et 200 pandas vivant au Shaanxi, 100 au Gansu et 800 au Sichuan.

Tous Droits Réservés
Copyright©2005 Naturalium.