Les pandas vivent la plupart du temps solitaires, dans les sous-bois de bambous qui leur servent aussi bien de garde-manger que d'abri contre les intempéries. Lorsqu'ils s'y déplacent, c'est avec aisance et lenteur, sûrement pour économiser leur énergie. Ils restent actifs surtout à l'aube et au crépuscule, même si on peut également les rencontrer en plein jour ou au milieu de la nuit.

 

Le domaine du panda

Le panda occupe généralement un territoire allant de 4 à 6,5 km2. Il n'y a pratiquement pas de différence entre les domaines des mâles et des femelles pandas. Comparées aux surfaces habitées par les ours bruns ou noirs, celles des pandas sont plutôt petites. Cela nous donne l'impression que le panda, ayant axé son comportement alimentaire sur les bambous, n'a pas besoin d'un territoire particulièrement grand, du moment qu'il contient suffisamment de sa nourriture préférée. Et l'abandon de son agressivité et de sa curiosité envers le monde extérieur est aussi expliqué par cette dévotion au bambou.

En effet, tandis que certains pandas trouvent le besoin de se disperser sur d'assez grandes surfaces, d'autres sont plutôt casaniers. Enfin, d'autres partagent le même espace.

Cependant, cela ne semble pas être souvent le cas pour les femelles adultes. Celles-ci respectent un net espacement entre elles : des domaines d'environ 30 à 40 ha les séparent. Les mâles, quant à eux, n'hésitent pas à se rapprocher quelque peu de leurs congénères lorsque leurs déplacements dans la quête de nourriture les font se rencontrer par hasard.

La longueur de ces promenades est d'en moyenne 500 m à vol d'oiseau. Les pandas ne parcourent pas régulièrement leur territoire tout entier.

Les contacts entre pandas

L'essentiel des rencontres entre pandas est indirect dans ce paysage fermé des forêts d'altitude au sous-bois dense. Lors des contacts, les pandas n'utilisent d'ailleurs pas de mimiques particulières : la tête noire et blanche de l'animal est peu expressive.
Alors comment les pandas communiquent-ils ? Plutôt de manières auditive et olfactive.

Parmi les cris de reconnaissance que pousse parfois le panda, 11 vocalisations différentes ont pu être relevées. Malheureusement, leur véritable signification demeure inconnue... Seuls semblent particuliers les appels des mâles et les gémissements ayant lieu au moment de la reproduction. Ce moment-là est assez bruyant !

Le marquage olfactif reste le plus utilisé. Les animaux, et surtout les mâles, se servent de leurs deux glandes annales situées sous leur courte queue afin de marquer certains troncs d'arbres
de leur territoire. Ces signaux sont principalement déposés le long des chemins que
parcourent habituellement les pandas plutôt qu'en périphérie de leur domaine. Les pandas complètent parfois ces marquages olfactifs par des griffures sur l'écorce de ce même tronc.

Tous ces signaux peuvent permettre aux grands pandas de comprendre la position de chacun et ainsi de conserver les distances minimales pour l'isolement de chaque individu. Enfin, à l'époque de la reproduction, le marquage aide mâles et femelles à se rencontrer plus facilement. Cependant, ces derniers se quittent lorsque la saison des amours est finie et rares également sont les couples mère-petit. Seuls quelques groupes de jeunes pandas sont parfois formés.

Les bébés pandas


lls sont-ti pas mignons ?! ^__^

La saison des amours va de mi-mars à mi-mai. C'est durant cette période que mâle et femelle pandas se rencontrent et s'accouplent. La durée de gestation pour la future maman panda dure de 97 à 163 jours. Les pins âgés et creux de la forêt sont les lieux de mise bas indispensables aux femelles. Celles-ci peuvent mettre au monde un à trois bébés pandas, mais généralement un seul survit. Chaque petit est minuscule et très peu développé à la naissance : il pèse 90 à 130 g.

 

Peu d'activités

On l'aura compris, la vie sociale du panda est assez simple. Restant presque toujours seul, notre ami passe le plus clair de son temps à dormir et à chercher de la nourriture. C'est à cette dernière activité que nous allons nous intéresser.

Manger du bambou : une occupation vitale

Le panda est à la base un animal carnivore, mais il ne sait pas chasser... Il doit donc se contenter de végétaux, peut-être plus par obligation que par goût !

Le bambou est son aliment préféré. Il en fait sa consommation presque exclusive. "Presque" car lorsqu'il a l'occasion de trouver de la viande (animal mort) il n'hésite pas à en s'en nourrir. Il peut aussi manger un petit rongeur ou un pika (sorte de lapin de garenne asiatique), ou éventuellement un poisson ; il consomme d'autres plantes herbacées et des plantes sauvages : gentiane, iris ou crocus.

Mais revenons aux bambous !
Si tout va bien, chaque km2 de forêt peut nourrir deux pandas. Mais ce n'est pas souvent le cas : d'abord à cause de la mort naturelle des bambous certaines années, ensuite avec la consommation de cette plante par des insectes et enfin à cause du panda lui-même ! Car celui-ci choisit de préférence les jeunes pousses de bambou et peut ainsi empêcher la régénération locale de sa propre nourriture.

Cependant, cette nourriture peut rester abondante et privilégier d'autres herbivores qui côtoient le grand panda dans les forêts chinoises et qui consomment le bambou : le cerf sambar, le cerf à toupet, le serow (cousin asiatique du chamois)... Mais heureusement, notre ami le panda n'a pas de soucis à se faire car ces animaux sont trop rares pour être des concurrents sérieux. Seul le rat des bambous chinois peut représenter une menace. C'est un rongeur relativement grand, long de 40 cm et pesant 1 kg, qui coupe les bambous en surface ou à partir des galeries souterraines qu'il se charge de creuser.

Le panda se déplace donc à travers la forêt pour trouver sa nourriture. Il est sans arrêt à la recherche de nouveaux bouquets de bambous dont il mange, selon la saison, les tiges, les rameaux ou les feuilles. De novembre à mars, c'est essentiellement les feuilles et les jeunes tiges qu'il consomme. D'avril à juin, il choisit plutôt les tiges plus âgées. De juillet à octobre, il ne déguste pratiquement
que les feuilles.

Bien que quelques espèces de bambou consommées soient disponibles toute l'année et qu'il s'agit là d'une ressource abondante et prévisible en nourriture, le bambou est un plante graminée peu nutritive. Sa valeur alimentaire est pratiquement constante, elle change peu au cours de l'année : ce sont les feuilles les plus riches en protéines, suivies des rameaux puis des tiges.

Pour compenser ses besoins en énergie, le panda est donc obligé d'absorber de grandes quantités de bambou : 45 % de son poids par jour, soit 38 kg de pousses ! L'animal consacre à cette tâche en moyenne plus de 14 h par jour ! Cependant, son tube digestif n'étant pas vraiment adapté à ce régime végétarien, il n'assimile pas bien le bambou et seul 17 % de la nourriture absorbée est digérée...


Les jeunes pandas agiles n'hésitent pas, de temps en temps, à faire des
acrobaties sur la branche d'un grand arbre. Cela leur permet, pour une fois,
de regarder les bambous d'en haut ! Avec ce point de vue, un humain
pourrait prendre conscience que la forêt chinoise est en danger :
les cultures intensives, le déboisement, la mort des bambous et les
habitants trop nombreux et cherchant toujours de nouvelles terres à exploiter
sont autant de menaces qui pèsent sur la nature...

 

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